Bienvenue dans un monde de pure beauté
Dans cette rubrique « Voyages », comme l’écrivait Nerval dans son « Voyage en Orient », il n’y aura ni reporter, ni touriste. C’est un voyageur qui voyage en sa propre compagnie, ébloui par les beautés de l’Orient. Un voyageur qui va au-devant du printemps, au-devant de l’été, et les lumières, les senteurs de L’Orient viennent à lui. Pour commencer ce voyage en beauté, arrêtons-nous dans l’un des plus beaux fleurons de l’hôtellerie au monde, l’incomparable, l’envoûtant, le magnifique hôtel Royal Mansour à Marrakech.
Tout commence par un éblouissement. Une rue belle comme un jardin, flanquée d’oliviers centenaires, au milieu de laquelle coule un ruban de lumière. C’est la rue Abou Abbas El Sebti. Celle qui mène au Royal Mansour. On flotte dans un horizon de clarté, sous une lumière mauve, dans un concentré de paix. Nul bruit, juste le silence. Le silence poétique et mystérieux de l’Orient. Le temps semble suspendu. Qui croirait que l’on se trouve en plein cœur de la cité rose de Marrakech ?
Avancez au milieu de cette majestueuse allée qui mène aux trois portes, dans cet éden inlassablement beau, inlassablement paisible qu’est l’arrivée sur le Royal Mansour. Quelques pas encore et c’est la porte du paradis. Devant elle, veille un ange gardien dans son costume rouge vermillon. Il entrouvre la porte de bronze ciselé et là c’est un second éblouissement. Une profusion de grenadiers, de gardénias, de bougainvilliers et de fleurs d’oranger. Un bouquet de fragrances délicieuses saturent l’air. C’est un vase rempli de parfums, de jasmin, de rose et de chèvrefeuille. A la place du bruit, s’est glissé comme en contrebande, une musique liquide, celle de l’eau qui court le long des canaux, le doux murmure jaillissant des fontaines, le chant délicat des oiseaux. Les sens s’éveillent à cette harmonie liquide. L’esprit se détend, se délasse, s’étire, surpris par cette paix incroyable. On marche et on a l’impression de traverser une myriade d’instants poétiques. Dans ce pays d’énigmes et de mystères, cette oasis de silence a des allures de mirage.
Voyage dans un autre monde.
Le Royal Mansour, c’est une ville dans un hôtel. Un village rose aux allures de Medina accoudé aux anciens remparts de la ville. On se promène dans les ruelles, les allées ombragées et les venelles sinueuses, on traverse des jardins bordés de fleurs et de jasmin, des cours fraîches malgré la chaleur écrasante de l’été. Ici, tout est beau, tout fleure la sensualité. Dans cet écrin de 3, 5 hectares ceint d’un mur de cinq mètres, doté d’un verger, on se croirait dans les jardins de l’Alhambra… Curieusement, on ne croise aucun membre du personnel dans les allées. Celui-ci demeure invisible. Il est « en coulisse ». Car ici, le personnel circule dans des tunnels souterrains, œuvre en toute discrétion, veillant au confort de chacun. Soucieux de respecter l’intimité et la vie privée des hôtes, il accède à chaque riad par une porte de service.
Dans ce palace aux allures de palais, on est reçu royalement. Un majordome ganté de blanc vous conduit dans votre demeure privée, l’un des cinquante-trois riads que compte l’hôtel. Chaque riad a sa piscine sur le toit, sa terrasse privée, son solarium, sa tente de relaxation, sa cuisine privée, son patio aux motifs traditionnels marocains, sa salle de séjour, ses chambres. Sur le lit à baldaquin, on barbote dans la soie, le velours, dans un luxe délicieux, entre étoffes aux tons mordorés, couleurs somptueuses, harmonies dorées et argentées, boisées et cuivrées. Sans parler des salles de bain toutes plus splendides les unes que les autres. L’atmosphère est raffinée, chaleureuse, propice au bien-être. On se sent comme chez soi. Mieux, à la maison.
Le soir, quand le soleil se dérobe aux avances de la nuit, on peut écouter le silence sur la terrasse. Face au Mont Atlas, sous un ciel d’encre épinglé d’étoiles, une demi-lune adossée au ciel frisotte ses rayons. Dans la nuit chaude, devant les murailles empourprées de la ville rose, c’est les mille et une nuits en une seule. Tout l’esprit de l’Orient, sa magie, son enchantement. Au soleil couchant, on peut dîner sous les étoiles. L’air est chaud, le vent frais, les effluves et les essences embaument la nuit magique. C’est tout simplement romantique. Dîner royal oblige, la table est parée de verreries, cristalleries, argenteries, porcelaines, le tout dans un raffinement inouï. Et que dire des attentions charmantes du personnel chaleureux, souriant, aux petits soins ? Tout est parfait. Plaisir des yeux, plaisir des papilles. A toute heure du jour ou de la nuit, en collation ou en cas, on peut être servi dans son riad. Croquer sous une étoile ou sur un oreiller, un club caviar dans le parfum des jasmins et des gardénias. Savourer à la lumière du jour, un poulet fermier du Gharb et ses pommes mousseline qui fondent sous le palais, à l’ombre des palmiers, sous le doux murmure de la palme. A moins que l’on ne préfère un homard au beurre blanc sur sa terrasse. Tout est possible. Et même l’impossible ! Vous prend-il l’envie d’organiser une réception animée avec des amis ou de la famille, vous aurez vous-même le loisir de composer un menu sur mesure avec le Chef. Peut-on rêver mieux ? Et pourquoi pas se finir avec un bon cognac ou un armagnac au bar à cigares ? A moins qu’en traversant les salons tamisés du bar, vous ne passiez devant la bibliothèque en verre. Sur les étagères, ce ne sont pas des livres mais des millefeuilles. Une farandole de pâtisseries colorées, appétissantes au possible, attendent patiemment de se faire dévorer par les gourmets voluptueux. Pour vous endormir, pas besoin de berceuse, une main bienveillante a fait la couverture. Le lit à baldaquin vous tend les bras. Il ne vous reste plus qu’à vous glisser sous les draps frais et murmurer avant de tomber dans les bras de Morphée : « je suis au paradis »…
A l’aube, seul au monde, on peut aussi regarder le jour se lever sur le Mont Atlas, en dégustant des croissants chauds. A plonger le regard dans l’horizon rose, on a l’impression de pénétrer l’âme de ce pays de lumière. L’instant s’éternise, il porte un nom : plénitude.
Yannick Alleno
Voyage dans la gastronomie
C’est Yannick Alleno, le chef parisien triplement étoilé, qui est le guide de ce voyage au bout du plaisir. Délaissant les cuisines du Meurice à Paris, le chef réputé, créateur infatigable et enthousiaste, qui adore se surprendre, a relevé le défi de créer un univers unique au Royal Mansour. Ce n’est pas une mais trois cartes gastronomiques que l’une des meilleures tables du Maroc offre à ses hôtes : la grande Table française, la grande Table marocaine et la Table. C’est un dialogue gustatif entre tradition et innovation. Une cuisine créative et subtile qui se pique d’inventer des mariages audacieux entre chaleur et fraîcheur, produits acides et douceâtres, alliances délicieuses entre le Maroc et la France. Cela donne un éventail de plats et de saveurs insolites. Côté français, on peut se régaler d’une Araignée de mer, truffe noire marocaine. L’épaule d’agneau est un petit chef d’œuvre. Côté marocain : de tagine et tangias. Le tagine de poulet et citron confit au sel de marigha est à pleurer de plaisir. Le tangia de daurade royale aux olives mauves, une bouchée de plaisir ! Ajoutez à ça que le brunch dominical est tout simplement à tomber… Et l’on comprendra pourquoi ces trois tables vont au-delà de toute espérance…
Voyage dans la beauté
On croit en avoir fini avec la surprise, mais le dernier voyage, est sans doute le plus éblouissant. L’émerveillement advient lorsque les portes s’ouvrent sur le Spa. Incontestablement, on entre dans le plus beau Spa au monde. C’est comme on si avançait dans un rêve blanc, cotonneux, aérien, un monde de bien-être absolu, entre rêve et réveil, où tout n’est qu’harmonie.
Les portes s’ouvrent sur une cathédrale de dentelle, blanche comme neige. Une gaze blanche immaculée. Un jet de lait marmorisé dans une sculpture en fer forgée blanc. On dirait une volière sans oiseau. De la pure poésie sous les latitudes orientales. Piques et pointes de lumière scintillent à la surface des alvéoles laiteuses, c’est un festin pour les yeux. On n’arrive plus à détacher son regard de cette apparition quasi céleste. Le regard se perd dans chaque alcôve, et le souffle coupé c’est à peine si on n’ose pénétrer sous cette merveille architecturale, pour s’installer dans l’une des alcôves nichées sous l’édifice. Une lumière pulpeuse jaillit du plafond, s’incurve, glisse et se perd dans les entrelacs ajourés de ce tissu de fer. C’est l’osmose entre la blancheur immaculée et la lumière du ciel d’Orient. Rien d’étonnant à ce que le Spa du Royal Mansour se voit décerner toutes les récompenses, c’est un lieu inoubliable où le regard ne sait plus où donner de la tête…
Et au milieu, dans la vasque du bassin, toujours le chant de l’eau… Après les 1001 nuits, c’est les 101 soins du Spa. Avec bien sûr, les marques célèbres comme Chanel, Sisley pour la mise en beauté, les soins de la peau et les maquillages. Et pour le corps, pour les dermes assoiffés de douceur et d’hydratation, une adorable gamme de soins « marocMaroc », aux noms chantants : « Rose velours », « Infusion d’orange ». Tout est fait ici pour offrir à l’esprit et au corps un délassement incroyable. Deux hammams, un bassin Watsu, un sauna, un coiffeur, une magnifique piscine au toit ouvrant et aux dimensions olympiques. En un mot, un équipement ultra moderne dans un monde de tradition. Le rêve… Maupassant n’aurait pas hésité à le confirmer : » Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve. »
C’était un voyage. Un conte des mille et une nuits dans un éternel été. Inoubliable comme le joyau de Marrakech, le Royal Mansour.
Isabelle Gaudé